par Nidal al-Mughrabi
Des frappes menées par l'armée israélienne ont tué au moins 14 Palestiniens dans la bande de Gaza mercredi alors ques les forces israéliennes intensifient leur incursion dans la ville de Beit Hanoun dans le nord de l'enclave, forçant le départ des habitants encore sur place.
Selon des habitants, l'armée israélienne a attaqué des maisons accueillant des familles de déplacés et le reste de la population encore sur place, estimée à quelques milliers de personnes.
Ces personnes ont reçu l'ordre de se diriger vers le sud de l'enclave, en passant par un point de contrôle qui sépare deux villes et un camp de réfugiés au nord de la ville de Gaza.
Les hommes ont été interrogés alors que les femmes et les enfants ont été autorisés à se diriger vers Gaza, selon des habitants et des médecins palestiniens.
Les Palestiniens estiment que l'offensive israélienne dans le nord de la bande de Gaza et l'évacuation de dizaines de milliers de personnes visent à créer une zone tampon vidée de ses habitants qui pourrait accueillir un retour potentiel de colons juifs.
"La catastrophe de 1948 se répète, Israël réitère ses massacres, ses déplacements et ses destructions", indique Saed, 48 ans, habitant de Beit Lahiya qui est arrivé mercredi à Gaza.
"Le nord de Gaza est en train de devenir une grande zone tampon, Israël mène un nettoyage ethnique sous les yeux d'un monde impuissant", a-t-il écrit à Reuters via une application de messagerie.
La catastrophe de 1948 fait référence à la guerre qui a mené à la création de l'Etat d'Israël et provoqué l'exode de centaines de milliers de Palestiniens de leurs villages.
PAS DE RETOUR DE COLONS
L'armée israélienne a rejeté ces accusations et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a dit ne pas vouloir revenir sur le retrait des colons juifs de la bande de Gaza acté en 2005. Mais certains membres du gouvernement, situés dans la frange la plus dure, ont ouvertement abordé ce sujet.
Les soldats israéliens disent avoir tué des centaines de combattants du Hamas à Djabalia, Beit Lahiya et Beit Hanoun à l'occasion de leur offensive militaire qui a commencé il y a plus d'un mois.
Le Hamas et la branche armée du Djihad islamique affirment avoir tué des centaines de soldats israéliens.
Mardi, les Etats-Unis ont averti à la tribune des Nations unies leur allié israélien qu'il ne devait plus y avoir de "déplacements forcés, ni de politique de famine à Gaza".
Près de Beit Lahiya, cinq personnes ont été tuées dans une frappe israélienne qui a touché un groupe de personnes situé aux abords de l'hôpital Kamal Adwan, selon des médecins.
Cinq autres personnes ont été tuées dans deux attaques séparées à Nousseirat dans le centre de l'enclave palestinienne où l'armée israélienne a lancé un raid il y a deux jours.
A Rafah, près de la frontière avec l'Egypte, une frappe israélienne a tué un homme tandis que trois Palestiniens ont été tués dans deux attaques israéliennes distinctes à Shejaia, en banlieue de la ville de Gaza, selon les médecins.
(Version française Zhifan Liu, édité par Blandine Hénault)
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